Cynthia Tchoumjeu remporte le Prix Etudiant Qualité – MASTERE SPECIALISE

Cynthia Tchoumjeu remporte le Prix Etudiant Qualité – MASTERE SPECIALISE pour la création d’une grille d’auto-évaluation visant à mesurer la maturité de la politique de gestion des risques stratégiques de l’ANSM
Comment mesurer le niveau de maturité d’une politique de gestion des risques stratégiques ? L’étudiante Cynthia Tchoumjeu (ENSAM) en mission à l’Agence Nationale de la Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) a développé une grille d’auto-évaluation inédite pour mesurer la maturité d’une politique de gestion des risques stratégiques (juridiques, financiers, réputation, etc.). Partant du constat qu’aucun outil adapté n’existait, elle conçoit un modèle structuré autour de 14 critères et 5 niveaux de maturité. Cette démarche, développée en parallèle du déploiement de la politique de l’agence, lui permet d’identifier immédiatement des axes de progression.
Paris, le 24 juin 2024. France Qualité, l'organisation française représentative de la communauté des professionnels de la Qualité, des démarches d'amélioration continue et de maîtrise des risques, remet chaque année depuis 1992 les « Prix Nationaux de la Qualité » à une dizaine de lauréats pour leurs bonnes pratiques / ouvrage. Parmi les 9 lauréats de l’édition 2025, Cynthia Tchoumjeu remporte le Prix des Etudiants en Catégorie MASTERE SPECIALISE.
La problématique
L’Agence Nationale de la Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) intègre de façon naturelle et particulièrement exemplaire la gestion des risques sanitaires, elle a de plus mis en une politique de gestion des risques stratégiques (juridiques, financiers, déontologie, réputation, etc.).
Chargée de déployer cette politique, l’étudiante Cynthia Tchoumjeu propose – en parallèle – de développer un système d’évaluation du niveau de maturité de cette politique, afin de pouvoir l’améliorer dès son déploiement. Elle en fait son sujet de thèse.
Cynthia Tchoumjeu, étudiante-lauréate : « Le piège lorsque l’on veut démarrer un processus de management des risques est de se focaliser sur la formalisation et la conformité aux normes et à la réglementation. Ces critères sont certes essentiels, mais pas suffisants. Je souhaitais donc insister davantage sur les critères de culture de risques et la gestion opérationnelle des risques. Dans la littérature, aucun modèle ne remplissait ces conditions, il m’a donc semblé intéressant de créer mon propre modèle de maturité ».
La démarche
S’il existe des systèmes d’auto-évaluation génériques ou dédiés aux risques financiers, il n’en existe pas pour les risques stratégiques. L’étudiante développe donc elle-même une grille d’auto-évaluation comprenant 14 critères classés en 4 axes (Gouvernance des risques, Ressources, Processus de gestion des risques et Culture du management global des risques) et 5 niveaux de maturité (Naïf, Réactif, Normatif, Proactif, Prédictif).
Pour cela, elle interroge la notion de « maturité organisationnelle » du management des risques stratégiques.
Sa grille permet également d’identifier les pistes de progression. Dans l’axe « Ressources », l’étudiante inclut la notion d’investissement envisagé en termes financier, en termes de temps et de ressources humaines, afin que les pistes de progression choisies soient adaptées aux ressources disponibles.
Le résultat
Cette grille d’auto-évaluation développée en parallèle du déploiement de la politique de gestion des risques stratégiques a permis à l’étudiante d’identifier plusieurs pistes de progression soumises à sa tutrice. Ces pistes ne peuvent être dévoilées pour des raisons de confidentialité.
Ce système pourra être partagé avec d’autres organisations souhaitant s’auto-évaluer sur le sujet de la maturité de leur politique de gestion des risques stratégiques.
2 à 3 mois sont nécessaires pour réaliser cette auto-évaluation, qui implique un état des lieux général, et donc des échanges avec de nombreux interlocuteurs de l’organisation.
Verbatims
Cynthia Tchoumjeu, étudiante-lauréate : « La gestion des risques a toujours été un domaine que j’ai trouvé intéressant car il y a une grosse partie terrain si on veut être au plus proche de la réalité, et une partie de réflexion et de recherche. En tant que sapeur-pompier volontaire je suis également amenée à gérer le risque mais dans un autre contexte. Je pense qu'autant professionnellement que personnellement, il faut apprendre à gérer les risques pour pouvoir en prendre mais de manière mesurée. Toute organisation qui souhaite augmenter son niveau de maturité en management des risques doit se rappeler qu’il s’agit d’une démarche itérative et continue qui demande un certain temps. Elle nécessite un engagement et la volonté de tous sur le long terme pour obtenir des résultats positifs sur la performance de toutes les activités de l’organisation. Avec ces efforts constants, les bénéfices qui en découlent sur la performance de toutes les activités de l’organisation en valent la peine ! »
Marie-Laure Barbotin, Responsable du Centre d’appui au pilotage et à la performance, ANSM : « Durant sa mission, Cynthia a activement participé au déploiement de la politique de gestion de risques de l’agence. Elle a su démontrer une solide capacité d’analyse, en s’appropriant rapidement les métiers, les référentiels et les outils méthodologiques liés à la gestion des risques. Son implication et sa pédagogie ont été particulièrement appréciées par ses interlocuteurs. Les livrables qu’elle a produits serviront de base à l’amélioration continue de la politique de gestion des risques au sein de l’entreprise. »
Marc Lassagne, directeur pédagogique du Mastère Spécialisé « Manager des Risques » à l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers : « Le travail de Cynthia a été tout à fait remarquable : sur un sujet, la maturité du management des risques, qui fait l’objet de nombreux travaux et propositions de démarches, mais sur lequel aucun consensus n’a émergé jusqu’à présent, elle a réussi à la fois à faire une synthèse de ces contributions, mais aussi à en faire un outil opérationnel. En ce sens, elle a parfaitement répondu aux exigences de la thèse professionnelle : prise de recul théorique, mobilisation des enseignements du MS, réponse à une problématique industrielle le tout avec un souci de rigueur intellectuelle et d’excellente capacités à communiquer ses résultats. Je suis ravi qu’elle ait pu être récompensée par le Prix Etudiant France Qualité, reconnaissance qui marque le début, je n’en doute pas, d’une carrière très prometteuse. »
Le Jury de France Qualité : « La réflexion de Cynthia Tchoumjeu sur l’évaluation de la gestion du risque est particulièrement intéressante. Elle a créé un genre de méthode 6C adaptée aux risques stratégiques, qui mérite d’être partagée largement avec des entreprises organisées par processus. »