5à7 Qualité : La RSE comme levier de création de valeur. Quels enjeux et quelles perspectives pour l'agroalimentaire?
Onglets principaux

Organisés par l'AFQP, les "5à7 Qualité" vous invitent les derniers mardis de chaque mois à rencontrer des chercheurs d’université pour échanger sur des sujets d’actualité.
Prochain rendez-vous : le 25 novembre sur le thème "La RSE comme levier de création de valeur. Quels enjeux et quelles perspectives pour l'agroalimentaire ?".
Au programme : Discussion autour de trois scénarios d’évolution de RSE dans l’ensemble du paysage agroalimentaire français qui semblent se dessiner pour les PME et les coopératives tournées vers le marché français.
Conférenciers
- Zam-Zam ABDIRAHMAN : Enseignant-chercheur Système de management de la qualité
- Loïc SAUVEE : Enseignant-chercheur en Sciences de gestion - Unité de recherche PICAR-T Institut polytechnique LaSalle Beauvais
Résumé
Fondamentalement, la RSE traduit un engagement volontaire d’une entreprise sur les trois piliers constitutifs que sont l’économique, le social et l’environnemental. Les pouvoirs publics, tant au niveau national qu’européen, ont depuis une dizaine d’années (le Livre vert en Europe, les lois dites NRE en France, plusieurs autres initiatives depuis) considérablement impulsé son développement en la favorisant par diverses mesures incitatives et financements d’appui. En parallèle, le tournant réglementaire (initié avec les Grenelle de l’environnement I et II) devient de plus en plus prégnant, obligeant les entreprises à s’engager sur le plan sociétal. L’environnement professionnel n’est pas en reste et multiplie les initiatives majeures : engagement de FoodDrinkEurope en faveur du développement durable, démarche de la Global Reporting Initiative (GRI) dans son adaptation d’indicateurs sociétaux à l’agroalimentaire, démarche initiée par Coop de France et l’ANIA pour une traduction agroalimentaire de l’ISO 26000.
Dans ce foisonnement d’initiatives, les entreprises doivent se frayer un chemin. La RSE s’inscrit dans une multiplicité de contextes d’entreprises reflétant des orientations stratégiques différentes, des ambitions contrastées par rapport aux trois piliers constitutifs de la RSE, mais aussi des situations objectives distinctes. Les PME présentent, du fait de leur ancrage local et de leur proximité avec les parties prenantes, un milieu propice aux initiatives, mais l’accompagnement par des démarches collectives est souvent indispensable compte tenu des coûts et de la complexité de la mise en place des actions. Les coopératives bénéficient d’une histoire et d’un statut qui les placent au cœur des enjeux sociétaux, encore favorisés par l’appui institutionnel fort des fédérations professionnelles et de Coop de France. Les grands groupes agroalimentaires, quant à eux, sont placés dans des environnements internationaux ayant des situations sociétales très contrastées, ils doivent donc le plus souvent composer leur stratégie RSE à partir de leurs propres référentiels.
Trois scénarios d’évolution de RSE dans l’ensemble du paysage agroalimentaire français semblent se dessiner pour les PME et les coopératives tournées vers le marché français. Le premier scénario est un scénario de dilution, avec une fragmentation des démarches rendant leur lisibilité de plus en plus aléatoire. Le second est un scénario d’érosion où le contexte de crise et une compétition sur les prix laminent toutes les démarches de différenciation par le haut. Le troisième, scénario de cohésion, est caractérisé par l’émergence progressive d’un standard français (ou européen) permettant à une majorité d’entreprises de réaliser leur «mutation sociétale».

